samedi 29 décembre 2018

La Justice par les Lettres : Nabe et Bloy


Bloy en colère, Nabe, 24x32cm, encre et aquarelle, 1985




A 115 ans d’écart, en octobre 1903 puis en octobre 2018, deux écrivains catholiques ont adressé une lettre à leur juge respectif. Le premier, Léon Bloy, à un magistrat dont l’identité reste inconnue puisque tue dans le Journal où elle se trouve ; le second, Marc-Édouard Nabe, au juge Cyrille Vignon dans l’indispensable Adieu 2. Deux lettres qui  non seulement feront date commune, mais surtout, entretiennent le rapport tumultueux entre la Justice et la littérature (« Lettre au juge », Nabe, 2018).
   

  Commençons, avant d’aborder ces deux galères judiciaires puis les lettres à l’amère justice envoyées par ces deux magnifiques mutins, par rappeler ce qui s’entremêlent dans leurs œuvres et leurs vies.
   
  Tous deux écrivains catholiques (Mise à jour :Nabe s'est converti au Protestantisme le 8 février 2019) et mystiques ayant publié leurs journaux intimes de leur vivant ainsi qu’écrit foule d’essais, contes et romans, ils possédaient un même nombre restreint de lecteurs [1] , mais pouvaient compter sur de jeunes lecteurs dévoués pour annoncer par affiche la parution de leurs derniers livres; ils se sont fait énormément d’ennemis littéraires – d’ennemis tout court, en fait – souffrant chacun à leur façon du lâchage de leurs plus fidèles amis ainsi que du silence des journalistes, médiateurs et littérateurs [2].
     Ci-joint : les affiches (ou reproduction d’affiches) collées sur les murs des mêmes quartiers parisiens : Saint Sulpice, Saint Germain.




     Marc-Édouard Nabe et Léon Bloy ont tous deux écrit sur les Apparitions mariales, dans Alain Zannini, L’Âge du Christ, “Le bras de mon fils” dans Oui pour le premier ; Celle qui pleure pour le second, sur Jeanne d’Arc : Jeanne d’Arc et l’Allemagne en 1915 de Bloy ; un projet d’écriture sur Jeanne d’Arc par Nabe que l’on apprend au détour d’un interview par Anthoine Carton dans le Nabe’s NewsNabe à Fatima”. Ils partagent la même exigence à l’encontre de leurs lecteurs ou amis : une Solidarité (c’est Bloy qui met la majuscule) par l’Intransigeance. Ils ont (ou ont eu à différentes périodes pour Nabe et de façon continue pour Bloy) souffert d’un cruel manque d’argent. Cet argent, pour qui Bloy, représente la chair du pauvre ou bien son sang [3].

   Il y a aussi l’admiration, la grande admiration de Nabe pour Léon Bloy qu’il n’a jamais cessé, et ce avant même la parution de son premier livre, de saluer, d’honorer et de lire à la télévision (novembre 1984, Droit de réponse). On retrouve Léon Bloy dans son premier livre, Au Régal des Vermines (1985) : « Bloy, c’est la prose absolue », « J’ai couru à la première librairie, je suis tombé sur le Journal de Léon Bloy et à la renverse, pour le restant de l’éternité », « Je n’avais pas reçu de choc littéraire, cosmique et humain depuis Suarès, Powys et Céline », « les affinités posent toujours des problèmes. Avec Bloy, il s’agit d’une implication totale, éprouvante et décisive ». Un engagement et un amour dont témoignent les quatre tomes publiés de son journal intime qui amènent entre autres Nabe à se recueillir devant sa tombe à Bourg-la-Reine “J’ai apporté une gouache de la tête de Bloy, je la laisse sur la tombe, au vent du hasard. Il y en a qui préfèrent apporter des fleurs, moi je vais déposer des dessins sur le tombeau de mes dieux” ( 19 avril 1985, Tohu-Bohu), à narrer sa rencontre avec Madeleine Bloy (fille de Léon Bloy, née en 1897) dans Inch’Allah le 8 décembre 1986 ou encore à déclarer le 11 juillet 1990 (dans Kamikaze) : “144ème anniversaire de Bloy. Je l’aime toujours plus. C’est mon maître. Comment peut-on vivre sans lire Bloy ?”

  Ces deux auteurs ont aussi tous deux choisi l’exil à un moment de leur vie : au Danemark pour Bloy en 1899 et en Suisse pour Nabe en 2018.

 Ils n’ont pas coupé à l’accusation discutable d’antisémitisme [4], peut-être une réponse des Méchants à leur combat – indiscutable lui – de Gentils contre la bourgeoisie, le colonialisme et tous les pharisianistes de leurs époques (Jésus Christ aux colonies pour Bloy et “Toute l’histoire d’Israël sur une seule page” dans J’enfonce le Clou  et Les Porcs pour Nabe)
     Laissons celui que Nabe appelle dans sa lettre son cher Franz être le témoin (de moralité?) qui passe entre eux :
« Je connais, de Léon Bloy, un livre contre l’antisémitisme: Le Salut par les Juifs. Un chrétien y défend les Juifs comme on défend des parents pauvres. C’est très intéressant. Et puis, Bloy sait manier l’invective. Ce n’est pas banal. Il possède une flamme qui rappelle l’ardeur des prophètes. Que dis-je, il invective beaucoup mieux. Cela s’explique facilement, car sa flamme est alimentée par tout le fumier de l’époque moderne. » Franz Kafka

« Où que j’aille, la question revient toujours…
– Vous êtes antisémite ?
– Ça dépend des Juifs… Je me vois mal vivre sans Kafka, Suarès, Proust, Soutine, Eisenstein, les Marx Brothers, Modigliani, Fritz Lang, Simone Weil et surtout Jésus-Christ […]
» (Le Vingt-Septième Livre, 2006)


Ainsi, ce sont leurs combats théologiques, artistiques et littéraires respectifs qui intriquent définitivement les toiles tissées par ces deux écrivains). Leurs œuvres respectives forment avant tout une  mission de Témoignage [5] et il n’est alors pas surprenant d’y lire la lutte pour ce qui découle du langage du Témoin à savoir la Vérité (titre éponyme du Journal de Nabe en 2003/2004), puis la Justice (« Le Prophète est surtout une voix pour faire descendre la justice », Bloy) et l’Absolu (tendre vers Dieu et s’y tenir).


 Tous ces parallélismes, toutes ces symétries n’ont pas empêché ces écrivains de travailler leur propre motif, autour de leurs trames uniques, leurs chemins de vie, semés de péripéties et/ou de grâces, et de la même façon qu’il ne peut y avoir un Nabaudelaire  (« Lettre au juge », Nabe) il n’y a pas de Nabloy. Nabe l’explique très bien : « Ce que vous ne comprenez pas, tous, c’est qu’un artiste ne se prend pas pour un autre : il est un autre (comme a dit l’autre), à partir du moment où il a su prouver qu’il se situait dans la filiation de tous ceux qui l’ont précédé. Son parcours parle pour lui, et il tisse, il file, par son œuvre et sa vie (deux laines entrelacées), une tapisserie commune et tendue depuis la Bible jusqu’à lui-même : le langage. »

    L’Affaire Bloy

     Tout commence le 2 octobre 1903 : « Le greffier de la Justice de paix m’avise d’une réclamation de 25 francs formulée par une salope à qui je ne les dois pas ».
     17 Octobre 1903 : la lettre de Bloy :
"Au Juge de paix : Il est certain que mes ennemis littéraires qui sont très nombreux se seraient infiniment réjouis hier, à votre audience, de ma très parfaite humiliation. Exténué par cinq heures d’attente, debout et dans l’atmosphère que vous savez, déprimé à en mourir, par la fatigue, le chagrin et le dégoût, lorsque mon tour arriva enfin, il est tout à fait indiscutable que j’avais perdu tout ressort et que je n’étais plus en état de me défendre. De me voir à la barre en une telle compagnie, sous l’œil d’un public ignoble, je me suis cru plongé dans un gouffre d’ordures et vous m’avez vu presque sans parole, ce qui, partout ailleurs, eût étonné bien des gens. Je me voyais si totalement désarmé ! Quelle apparence qu’un homme de ma sorte ayant à discuter avec une telle souillasse, ne soit pas idiotifié et paralysé du premier coup. Quant à faire la preuve par témoins, lorsqu’il s’agit de choses qui se sont passées sans témoins et sous le couvert unique de la bonne foi est-ce possible ? En pareil cas, un honnête homme est fatalement et indubitablement roulé. Il y aurait une ressource, pourtant. L’intuition du bon juge, tout au moins l’induction raisonnable, et certainement équitable tirée par lui de la moralité connue des personnes. Mais il paraît que cela ne se fait pas. Je l’ai senti au moment même où je comparaissais et j’ai perdu aussitôt toute espérance.
J’ai donc l’honneur de vous informer que, renonçant à mon droit, je consens à verser, moi, très pauvre écrivain, à Madame de J la somme que je ne lui dois pas et qui serait très profitable à mes chères petites filles dépouillées par cette puante.
J’opérerai ce versement, en même temps que celui des frais iniques de papier timbré, avec un profond sentiment d’indignation et d’horreur."
21 Octobre 1903 :
"Forcé de m’exécuter, je vais chez le greffier de la Justice de paix qui me présente une carte à payer de 34 francs  sans délai, sans possibilité de couper en deux la somme. Si je ne peux pas payer, cela recommencera. Telle est la justice. Je paie.
Et ce polisson de juge à figure de hareng saur, qui n’a pas daigné répondre à ma lettre que je lui ai fait l’insigne honneur de lui écrire ! Je reviens le cœur crispé, songeant à cette truie qui va se soûler du sang rose des petits enfants de Bethléem."
     Le juge ainsi que la requérante sont inconnus. L’accusatrice pourrait être une femme bourgeoise qui a insulté Jeanne Bloy (la femme de Léon Bloy dont les merveilleux aphorismes pullulent dans le Journal de Bloy, comme les bons mots d’Hélène celui ne Nabe ou les Porcs) et lui réclame de l’argent quelques jours auparavant ou bien une femme de ménage (relation tumultueuse entre les femmes de ménage et Bloy) réclamant aussi de l’argent au couple Bloy[6]. Pour Léon Bloy, la justice qui lui est due arriverait avec le temps et sûrement après sa mort :
"Je ne l’appelle plus, mais je veux espérer que la justice posthume, même par les catholiques opulents, aux artistes enterrés, sera profitable à mes enfants et que mes trente ans de supplice leur vaudront, un jour, un morceau de pain."


    L’Affaire Nabe

     Marc-Édouard Nabe résume dans les trois premières phrases de sa lettre le fond (sans forme) de l’affaire :
Monsieur le Juge,
     Vous m’avez donc condamné, le 20 Juillet 2018, à verser à Madame Naima Haoulia la somme de 7500 euros pour réparer le préjudice moral qu’elle aurait ressenti à la lecture de ma lettre ouverte à elle adressée, publiée le 7 juin dans ma gazette virtuelle Nabe’s News, et intitulée Où puis-je vous la mettre, Maître ?

     Vous avez, en outre, ordonné que dans le numéro précédent de Nabe’s News, selon les vœux de la plaignante, je fasse disparaître une photo professionnelle d’elle, trouvable publiquement sur Google, ainsi que toute mention de son nom et/ou de sa qualité, et même de celui dont elle est l’avocate, dans mon texte incriminé, ce qui revient tout simplement à le censurer sans autre forme de procès, si j’ose dire
     Vous n’avez pas honte, Cyrille Vignon ?
     Il s’agit d’une lettre de défense d’un artiste offensé qui se sublime en un réquisitoire contre l’administration judiciaire, contre la solidarité de classe de cette même administration et qui démontre  que “les artistes sont là pour corriger l’ordre établi ; pas pour se laisser corriger par cet ordre établi.” Et comme la première censure dont Nabe est victime intervient dans la trente troisième année depuis le début de ses publications, il devient évident pour lui de démarquer la Bible comme Jésus pouvait le faire contre les pharisiens mais aussi contre « Les Docteurs de la loi » : « Malheur à vous, docteurs de la loi! Parce que vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et que vous ne touchez pas vous-même de l’un de vos doigts » (Saint Luc 11,46).
     Et de conclure : « La justice ne peut rien contre un texte, même si elle le censure, voilà la vrai loi ».

    Distinctions et corrélations des événements

     Ces deux affaires, si elles se distinguent radicalement tant sur le plan pécuniaire que sur celui de la censure, ce qui explique la différence entre l’indignation et la renonciation de Bloy qui préfère payer à l’indignation, puis à la colère (l’effervescence de la pitié, dirait Bloy) et enfin à la surenchère de Nabe, conduisent ces deux écrivains à lancer le même appel au bon sens, au retour à la raison du juge, appel qui seront ignorés et resteront sans réponse dans les deux cas…
     Ne sous-estimons jamais aussi la corrélation des événements (Bloy, Journal). Dans deux autre affaires judiciaires (celle de Loffredo en janvier 2017 pour Nabe ; celle de la femme de ménage en 1895 pour Bloy), ces derniers ont reçu une citation à comparaître alors qu’ils hébergeaient (ou venaient d’héberger) un démuni (Darius pour Nabe ; un homme dont le suicide a été de justesse évité par Bloy). Deux Bons Samaritains dépouillés par l’administration judiciaire : le symbole est frappant !
     Comment ne pas voir cet autre passage de témoin entre les imprécations de Marc- Édouard Nabe lancées aux balanceuses de porcs et autres metoozeuses et qui se conclut par : « Voici, votre vagin vous sera laissé désert ; car, en vérité je vous le dis, vous ne verrez plus désormais un seul mec s’approcher de vous pour vous aimer, jusqu’à ce que vous disiez : « Béni soit celui qui vénère ma chatte et veut me faire jouir au nom du Seigneur Sexe » et cette affirmation monstrueuse contenue dans la lettre de Léon Bloy à Georges Khnopff du 14 mai 1887 : « Toute femme, – qu’elle le sache ou qu’elle l’ignore, – est persuadée que sa vulve est le Paradis […] Par conséquent, nulles prières, nulles pénitences, nuls martyres n’ont une suffisante efficacité d’impétration pour obtenir cet inestimable joyau que le poids en diamant des nébuleuses ne pourrait payer. Jugez ce qu’elle donne quand elle se donne et mesurez son sacrilège quand elle se vend. Or, voici ma conclusion fort inattendue : la femme A RAISON de croire tout cela et de prétendre tout cela,elle a infiniment raison, puisque cette partie de son corps a été le tabernacle du Dieu vivant, et que nul ne peut assigner des bornes à la solidarité de ce confondant mystère ! »

La clique judiciaire est aussi inlassable que le cycle des saisons : exactement trois semaines avant de mourir, en 1917 et toujours en octobre donc, Bloy écrivait une « Lettre au greffier de la justice de paix, l’informant de mon impuissance à payer notre terme d’octobre ». Que tout écrivain, tout catholique, tout être sensible témoigne de son calvaire !

 Léon Bloy mourut le 3 novembre 1917.


 Amour et Espérance pour ces deux écrivains.


Bloy sur fond jaune, Nabe, Huile sur toile, 38x46cm, 1987











Notes :

[1] -Bloy, Journal (28 Août 1903) : « On m’assure que je peux compter sur mille lecteurs pour chacun de mes livres, ce qui permet de les éditer, sans autre gain, il est vrai, que le vague honneur de publier des ouvrages d’où la fange ne ruisselle pas. Or on peut calculer humblement que tout exemplaire acheté est lu, en moyenne, par trois personnes. Me voilà donc, malgré l’insuccès brillant et inamovible procuré par l’hostilité silencieuse du journalisme, escorté par trois milles lecteurs qui ne peuvent être ni des illettrés, ni des concierges, car je vise rarement au-dessous de la tête et jamais au-dessus du cœur ».
-Nabe, Patience 2 (Août 2015) : « Quand je lui annonçais [à Frédéric Taddéi] que j’allais sortir un deuxième numéro de Patience sur Charlie, il me dit que c’était très bien, que j’allais en vendre mille, et qu’il fallait que je me contente de mes lecteurs sans chercher à faire passer mon message au-delà de mon cercle de fan… »

[2]-Nabe, Le Vingt-septième Livre (2009) : «À partir du moment où c’est un livre de moi, il est voué à la négation instantanée. Sur la couverture, il y a toujours quelque chose qui gêne : c’est mon nom. C’est magique, il suffit que vous prononciez mon nom pour que tout se ferme. Mon nom, c’est l’anti-Sésame. «Sésame, fermé-la !» La consigne me concernant, c’est : motus. On ne me prononce pas. On ne se prononce pas non plus sur moi. Ça ne se fait pas, c’est incongru. Mon nom est un gros mot…»
-Bloy, Journal (27 septembre 1892): «Je découpe quelques lignes [de l’article de journal] où il est dit que la conspiration du silence n’existe plus pour personne ; je colle ce précieux fragment sur une feuille de papier blanc et je l’envoie au dit Bergerat avec l’apostille : « Ah! elle est bien bonne ! Léon Bloy ».

[3] -Bloy, Journal : « Le Sang du Pauvre, c’est l’argent. On en vit, on en meurt depuis des siècles. Il résume expressivement toute souffrance. Il est la Gloire, il est la Puissance. Il est la Justice et l’Injustice »
-Nabe, Nabe’s Dream (journal intime 1991) : on ne compte plus le nombre de fois où Nabe n’a pas les moyens de s’acheter un livre.

[4] Nabe, L’Âge du Christ (1992) : « Je ne le répéterai jamais assez: l’Apocalypse est derrière nous. Elle fut appelée Seconde Guerre mondiale pour faire moins peur mais l’Holocauste aurait dû mettre la puce à l’oreille des exégètes. C’est mon devoir à moi, dépositaire des intuitions pré-apocalyptiques de Mélanie, de Hello, de Bloy, de rendre compte de ce qui s’est passé depuis l’avènement inimaginable (le vocable helloyen s’applique terriblement à l’évènement indicible que représente la Shoah), et d’essayer de le comprendre religieusement. »
Nabe, Nabe’s Dream, 9 juillet 1983: « Très tôt à Paris où je remarque la réédition opportuniste du tome IX des œuvres de Bloy (Le Salut par les Juifs) :volume un peu caché qui ressort en semi-douce pour les découvreurs de lune ! Si en relisant ce chef-d’oeuvre, les types comprennent mieux le passage de Nabe’s Dream consacré aux Juifs, c’est gagné… »
Nabe, « Pages arrachées au carnet d’un Bloyen », Oui (1998) : « Dire que Bloy était antisémite, c’est d’une aussi mauvaise foi que de nier que Céline l’était. »

[5] Bloy, Journal (28 Août 1903).

[6] Il faut se figurer qu’à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, un locataire payait son loyer et une femme de ménage comme un locataire du 21ème siècle paie son loyer et ses charges.