samedi 30 juillet 2016

Bienvenue Adieu !

           





"Nous ne ferons point de reportage littéraire : nous ne ferons point la chasse aux nouveautés. Nous nous contenterons de donner des impressions toujours sincères" 
 Jacques Vaché 1913.




 
A droite, Jacques Vaché à 14 ans. 1909. (photo tirée de la revue Adieu)



         C'est une nouvelle revue littéraire parue le 23 juin dernier et fondée par deux frères, Julien et David Vesper, ça s'appelle Adieu. Adieu est voyage littéraire et temporel vers les origines familiales des "Phrères" Vesper, en l'occurence Jacques Vaché l'un des pères du surréalisme en France, et de tout ce qui en découlera. Adieu est aussi une série de témoignages artistiques sur des personnalités historiques (ou l'inverse) : on y parle de Terrence Malick, de Joseph Mallord William Turner, de Marc-Edouard Nabe, de Claude Monet, de David Bowie, de Pierre Boulez, John Cowper Powys, Oussama Ben Landen, Diderot, Paul Klee et bien d'autres. Adieu est un cri de la Jeunesse à la jeunesse d'aujourd'hui. Adieu a un humour glacial. Adieu est intergénérationnel. L'un de mes textes préférés de cette revue s'intitule"Les Boussolés", c'est un manifeste politique, générationnel et artistique, très lyrique, il y est "question de jeunesse, d'initiateur et de lieu[1]"...









1) Les liens familiaux et artistiques.      
 "Voici comment on doit communiquer Cela :
Quand les éclairs ont étés déchainés, a-a-ah
Quand ils ont fait se fermer les yeux, a-a-ah !"
Kena - Upanishad.


Adieu des "Phrères" Vaché-Vesper (car ni les noms Vaché ou Vesper ne "sont destinés à disparaitre"), et pour paraphraser René Daumal, aussi surnommé "Le Phils", est une "dynamite philosophique[2]". Rien de plus explosif, tout du moins en ce moment, que cette revue. Nul part ailleurs vous verrez se frotter, se cisailler, se frictionner ou se percuter les attentats du 13 novembre, les nuits-debouts, les frères Clain, Finkielkraut, Danny Brillant et bien d'autres personnages...

Le liant artistique, le mentor, n'est autre que Marc-Edouard Nabe. C'est lui qui donne l'impulsion à cette émulation nouvelle "Formidable les mecs... [...] Vous allez tous les écraser, voilà c'est tout droit maintenant ! Qu'est-ce qu'ils peuvent dire ? Hop !". Le résultat ? Une revue audacieuse, courageuse, collant à l'actualité et  très risquée de par ses prises de position, surtout au niveau de l'Islam,  que l'on retrouve dans plusieurs textes : La faute de l'abbé Muray, Cyrano des Buttes-Chaumont, Né sous Malcolm X, Les Boussolés. Il faut voir dans ce versant de la revue (qui sait aussi être poétique, émouvante, etc.), celui courageux et polémique dans les prises de position juste, une certaine suite logique du combat politique de Nabe dans des ouvrages comme : d'"Une lueur d'espoir" à "Patience 1 et 2", en passant par "Printemps de feu" et "J'enfonce le clou".

                                                                     






     
2) L'Adieu de désaveu- L'Adieu de Bienvenue- L'Adieu de Salut.




Le désaveu : "Quand on tombe sur un livre pareil, mieux vaut le jeter..."
 Shûan Chinken - préface au Ou-mên-kouan (1228)



 La revue est un adieu ferme et sans pitié à d'autres générations (à la jeune comme à la vieillissante) ainsi qu'à certaines revues dites à "hautes exigeantes littéraires", faites par des "artistes-écrivains" qui s'y croient déjà, qui font les malins et s'en gargarisent. Ces mêmes gens se faisaient épingler par Charles Péguy, il y a près de 106 ans dans "Notre Jeunesse" (qui n'est pas qu'un livre sur l'apologie de Bernard Lazare)[3] : "Aussitôt après nous commence le monde que nous avons nommé, que nous ne cesserons pas de nommer le monde moderne. Le monde qui fait le malin. Le monde des intelligents, des avancés, de ceux qui savent, de ceux à qui on n'en remontre pas, de ceux à qui on n'en fait pas accroire. Le monde de ceux à qui on a plus rien à apprendre. Le monde de ceux qui font le malin. Le monde de ceux qui ne sont pas dupes, des imbéciles."









  Les rencontres :"Entrez droit au milieu des dissemblances."
 Nan-tch'uan


  Adieu parle aussi des rencontres fructueuses et improbables au sein de la galerie Nabe, de ces étincelles de vie, de la possibilité d'égalité, de dialogue, de compréhension et même de conciliation entre personnes radicalement opposées.











   Le Salut"C'est l'horizon encore qui nous attire en aimant
 et nous ordonne de saluer les oubliés,
 ceux à qui nous disons au revoir- adieu".
 David Vesper - Les Boussolés



 Adieu donne la parole (façon encore plus belle pour rendre hommage) au compositeur et chef d'orchestre Pierre Boulez, décédé en janvier dernier, en retranscrivant une interview  de 2007. Il y parle de Kafka, d'invention, de Picasso, de Paul Klee, du sens profond et caché de toute œuvre d'art... On y devine son triangle artistique qui se nourrit de l'un pour inspirer l'autre et créer la dernière : La Peinture - La Littérature - La musique.

 






3) Le Lieu et son Horizon.
   
 "La Tour est ce lieu mythique, et pourtant réel,
 où se fondent les contraires, où se réconcilient les opposés,
 Tour contenant en elle-même une multiplicité d'ornements "
 Michel Waldberg - Un Zeste de Zen.



Ce lieu se trouve au 4, rue Frédéric Sauton à Paris. C'est la galerie de Marc-Edouard Nabe, la Galerie des grâces, le lieu de Vie. Le seul lieu réel où l'on peut se procurer la revue et en parler avec les auteurs. Le lieu de la jeunesse, des projets et de son horizon.





Adieu est à 15€ et s'achète au :      

4, rue Frédéric Sauton à Paris





et

              
                                                   www.revueadieu.fr








[1] Les boussolés - David Vesper
[2] L'évidence absurde - René Daumal
[3] http://philitt.fr/2014/07/10/notre-jeunesse-de-charles-peguy-une-apologie-de-bernard-lazare/